11 janv. 2011

Pourquoi et pour qui nos soldats français meurent-ils en Afghanistan ?

Un 53ème militaire français, le caporal-chef Hervé Guinaud (42 ans), vient d’être tué en Afghanistan. Il revient à celui qui l’a envoyé à la mort, d’expliquer aux parents et aux proches de cette victime pourquoi – et au profit de qui – cet homme est mort. C’est donc au Président Sarkozy de s’en expliquer. Mais il ne le fera pas, car il devrait alors révéler que nos soldats meurent en Afghanistan pour l’USraël… Cette guerre est perdue d’avance, tous les experts sont d’accord sur ce point. Mais alors, pourquoi un tel acharnement ?  La réponse est simple : l’Afghanistan est le passage obligé de l’oléoduc appelé TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde). Cet oléoduc présente
aux yeux des sionistes (Tel Aviv et Washington confondus) bien des particularités. Tout d'abord, il permet le transport du gaz turkmène en contournant la République islamique d’Iran, et en évitant la Chine. Par ailleurs, la principale société chargée de ce gigantesque projet est israélienne. Il s’agit en effet du Merhav Group : un ensemble de sociétés toutes liées au Mossad. Son dirigeant est Yossi Maiman, un Israélien né en Allemagne et élevé au Pérou. Il a été l’un des dirigeants du Mossad (dont il est toujours un élément important) en Amérique latine. Aujourd’hui, il se consacre surtout à l’Asie centrale, immense réserve énergétique.


L’Afghanistan : futur corridor énergétique ?



n annonçant le déploiement de troupes supplémentaires en Afghanistan avant même son entrée en fonction, le nouveau président américain a montré que la stabilisation du pays constituerait l’une des priorités de son mandat en matière de politique étrangère. Mais si le volet militaire et sécuritaire a son importance, le véritable enjeu consiste à instaurer une stabilité politique et économique de long terme dans un pays dont l’emplacement très stratégique, a jusqu’à présent attiré plus de troubles que de bienfaits à une population lassée par la guerre. Parmi les grands projets visant à favoriser le développement de l’Afghanistan, l’idée d’en faire un corridor énergétique reliant les vastes réserves d’hydrocarbures d’Asie Centrale aux marchés dynamiques du sous-continent indien revient de manière récurrente depuis plus de quinze ans. L’année 2008 a vu la réactivation de ce thème avec une série de rencontres réunissant le Turkménistan, l’Afghanistan, le Pakistan, et l’Inde autour du projet TAPI.
Au delà des déclarations de bonnes intentions, il convient néanmoins de se demander quelles sont les chances de concrétisation de ce projet, tandis que la conjoncture économique globale rend les investisseurs frileux, et à quelles conditions une telle réalisation pourrait contribuer à la stabilisation de l’Afghanistan dans un contexte régional extrêmement tendu.
Le corridor énergétique afghan est envisagé pour la première fois au lendemain de l’effondrement de l’Union Soviétique, lorsque les compagnies pétrolières occidentales commencent à prendre pied autour de la mer caspienne. Une fois les premiers contrats signés avec les autorités azéries, kazakhes, et turkmènes, le principal problème qui se pose est celui de l’évacuation de la production centrasiatique vers les marchés mondiaux. L’Asie Centrale est en effet une région particulièrement enclavée, et le réseau de gazoducs et d’oléoducs construits par les soviétiques est entièrement tourné vers la Russie, ce qui place les Etats nés de la décomposition de l’URSS dans une situation de dépendance totale vis-à-vis de Moscou.
La plupart des compagnies occidentales concentrent leurs efforts sur l’axe Est-Ouest, pour atteindre les marchés européens via la Transcaucasie puis la Turquie, malgré la longueur et les nombreux obstacles techniques et juridiques découlant du nombre important de pays à traverser. La première à regarder de l’autre côté est la compagnie américaine Unocal, qui s’engage dès 1993 dans des négociations avec le Turkménistan pour ouvrir une route vers le Pakistan à travers l’Afghanistan. C’est ainsi que naît le TAP (Trans Afghanistan Pipeline). Habitués à traiter avec des régimes politiques imprévisibles, les dirigeants d’Unocal offrent leur soutien aux Talibans dans un Afghanistan en pleine guerre civile, et négocient avec ces derniers par l’intermédiaire de la société américano-saoudienne Delta Petroleum, dont les liens supposés avec la CIA et les services de renseignement du royaume saoudien n’ont jusqu’à ce jour jamais été ni prouvés ni démentis. Il existe alors une convergence d’intérêts de facto entre tous ces acteurs désireux de stabiliser le pays, d’y contenir l’influence iranienne, et de désenclaver l’Asie Centrale par le sud. Les tergiversations du président turkmène Saparmurat Nyazov et le climat de paranoïa régnant à Ashgâbâd mettent à plusieurs reprises les négociations en péril. La concurrence de la société argentine Bridas, dont le président Carlos Bulgheroni a su nouer une relation de confiance avec le couple Butho au Pakistan, et négocier de manière souvent plus habile que les Américains avec les différentes factions en présence en Afghanistan menace également le projet. La prise de Kabul en septembre 1996 et l’instauration du pouvoir taliban sur la plus grande partie du pays semblent pourtant annoncer le succès de la stratégie d’Unocal. Mais très vite, les révélations par la presse américaine des pratiques auxquelles se livre le nouveau régime et les réactions qu’elles suscitent dans l’opinion obligent Washington à prendre ses distances avec Kabul et à retirer son soutien au projet de gazoduc transafghan. Celui-ci est officiellement abandonné par Unocal en 1998.
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Source : BBC
Après les attentats de septembre 2001 et le déclenchement de l’opération militaire américaine en Afghanistan, l’effondrement du régime taliban et l’arrivée au pouvoir du président Hamid Karzai (un temps employé comme consultant par Unocal) remettent le TAP Line au goût du jour. Le projet s’inscrit désormais dans une stratégie de "reconstruction" de l’Afghanistan. Il est soutenu non seulement par les Etats-Unis, mais également par la Banque Asiatique de Développement (ABD) qui s’engage à en financer une partie. En mai 2002, les chefs d’Etat d’Afghanistan, du Pakistan, et du Turkménistan se réunissent à Islamabad pour annoncer le redémarrage officiel du projet. Une nouvelle étude de faisabilité technique est commanditée par la Banque. Le gazoduc planifié relierait le champ gazier de Dauletâbâd, dans le Sud Est du Turkménistan à la ville de Multan dans l’est du Pakistan, en passant par Kandahar, Herat, Quetta, et avec la possibilité d’être prolongé vers l’Inde. Il acheminerait ainsi 30 bcm (milliards de mètres cube) de gaz naturel par an sur une distance de 1700 km. Son coût est à l’époque évalué à 3.3 Md $, et sa mise en service envisagée dans un délai de cinq ans.
Plusieurs éléments viennent cependant ralentir le développement du projet. Le tracé du pipe traverse le Sud Ouest de l’Afghanistan, bastion des Talibans, et région la plus rétive à l’autorité du nouveau pouvoir installé à Kabul. De plus, des doutes sérieux portent sur la capacité du Turkménistan à produire suffisamment de gaz pour satisfaire sa consommation interne, honorer ses engagements envers la Russie, qui achète 80% de son gaz, et alimenter ensuite le TAP Line. A plusieurs reprises, Ashgâbâd refuse de fournir les certifications concernant l’ampleur de ses réserves qu’Islamabad exige pour investir plus avant dans le projet. Les autorités turkmènes s’engagent qui plus est dans des négociations avec Pékin, qui vont aboutir au lancement de travaux pour la construction d’un gazoduc reliant le Turkménistan au Nord Est de la Chine. Dans la même période, des avancées notables se produisent du côté de l’axe Est-Ouest, qui incitent les puissances occidentales à relativiser l’importance du corridor afghan.
En 2001, l’oléoduc CPC (Caspian Pipeline Consortium) qui relie le gisement kazakh de Tengiz au port russe de Novorossiisk sur la mer noire est inauguré. S’il ne contourne pas le territoire russe, ce tuyau appartient à un consortium privé. C’est donc la première voie d’exportation des hydrocarbures centrasiatiques qui échappe au monopole de Moscou. Les accords qui aboutissent à la construction puis à l’ouverture de l’oléoduc BTC (Baku Tilissi Ceyhan) en 2006 et du gazoduc SCP (South Caucasus Pipeline, ou Baku Tbilissi Erzurum) en 2007 sont aussi deux avancées qui rendent moins abstraite l’idée d’acheminer les productions de la rive Est de la Caspienne vers la méditerranée ou les marchés européens. Il ne reste en effet désormais "plus qu’à" trouver une solution de franchissement ou de contournement de la mer Caspienne. Pour toutes ces raisons, et étant donné l’insécurité qui persiste dans le pays, l’idée d’un corridor énergétique afghan passe à nouveau progressivement au second plan.
L’année 2008 marque un nouveau départ pour le TAP Line, qu’il convient désormais d’appeler TAPI (pour Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde). En avril 2008, la visite d’une importante délégation indienne au Turkménistan se solde par la signature d’un Memorandum of Understanding concernant la coopération énergétique entre les deux pays. L’accord porte sur l’exploration de zones offshore en mer Caspienne, sur des projets d’investissements dans l’aval pétrolier et gazier, et annonce surtout le ralliement de l’Inde au projet de gazoduc transafghan. Ce dernier s’en trouve rapidement relancé, comme l’indique la tenue de plusieurs réunions au mois de juin, au cours desquelles le coût et les délais de réalisation du projet sont révisés. Les travaux doivent démarrer en 2010 et on parle désormais d’une mise en service en 2018, pour un coût total de 7.6 Md$. De plus, le nouveau président turkmène élu début 2007, décide de faire évaluer les réserves gazières de son pays par un auditeur indépendant pour mettre fin aux spéculations que son prédécesseur avait encouragées, ce qui contribue aussi à renforcer la crédibilité du projet. En octobre 2008, le cabinet britannique Gaffney Clines and Associates (CGA) publie les résultats partiels de son audit, qui ne concernent que les réserves de la partie Est du pays. Le seul gisement d’Osman-South Yoloton contiendrait déjà entre 4 et 6 tcm (trillions de mètres cube) de gaz, ce qui en fait le quatrième au monde et rassure considérablement les investisseurs sur les capacités du Turkménistan à produire, à terme, les volumes pour lesquels il s’est engagé.
En débat depuis plus de quinze ans, l’idée d’un corridor énergétique transafghan semble donc bien relancée, mais elle continuera sans doute à faire couler de l’encre pendant quelques années. Outre les aléas géopolitiques auxquels le projet est soumis, il faut rappeler que le développement des réserves nécessaires pour que le tuyau soit viable prendra beaucoup de temps. L’horizon 2018 paraît bien optimiste au regard du chantier que constitue la modernisation de l’industrie énergétique turkmène.
Après avoir retracé l’historique du projet et en avoir présenté les grandes lignes, il convient d’examiner les arguments d’ordre économique et stratégique qui permettent de comprendre les motivations des différents promoteurs du corridor énergétique afghan.
Le TAPI possède tout d’abord une rationalité économique indiscutable, qui suffirait à justifier sa construction dans un monde idéalement apolitique. Le corridor afghan constitue la route la plus courte vers l’un des marchés les plus dynamiques de la planète. La consommation indienne de gaz naturel est appelée à connaître une croissance très importante pour atteindre 125 bcm par an à l’horizon 2025 (contre 49 bcm/an en 2007). A cela s’ajoute la demande afghane et surtout pakistanaise, ainsi que les possibilités, si ces trois marchés ne suffisaient pas à absorber la production turkmène, d’exporter les volumes restant sous forme de gaz naturel liquéfié (LNG) via le port pakistanais de Gwadar. Une partie des productions gazières et pétrolières du Kazakhstan pourrait à terme emprunter le même itinéraire. Le faible nombre de pays traversés réduit les frais de transit et rend ce gaz plus compétitif que s’il atteignait le consommateur final par le corridor Est-Ouest que cherche timidement à mettre en place l’Union Européenne. Le TAPI n’implique que quatre pays tandis qu’un hypothétique gazoduc transcaspien rejoignant le South Caucasus Pipeline puis Nabucco pour atteindre enfin l’Autriche nécessiterait de traverser au moins huit pays, et de construire un tuyau sous la mer Caspienne. Ceci est aussi compliqué techniquement qu’impossible juridiquement, tant que la question du statut de la mer ne fera pas l’objet d’un consensus entre les cinq Etats riverains.
Les différents promoteurs du corridor afghan possèdent ensuite chacun leur propre agenda stratégique, qui explique leur soutien au projet :
Afghanistan et Banque Asiatique de Développement (ABD) : Le soutien de l’ABD reflète la volonté des Etats d’Asie, et au premier rang de la Chine, d’encourager tout projet contribuant à la sécurité de la région, dont la stabilisation de l’Afghanistan est l’une des clés. La concrétisation de projets tels que le gazoduc transafghan (TAPI) est en effet censée avoir toute une série de retombées positives à l’échelle locale et nationale : revenus du transit, création d’emplois, diminution de la facture énergétique, modernisation de l’appareil industriel… Tous ces bienfaits nécessitent cependant la présence d’un gouvernement central solide, transparent, et dont l’autorité est reconnue sur l’ensemble du territoire, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. Pour le gouvernement Karzai, mener à bien un tel chantier est l’occasion d’asseoir sa légitimité tant sur le plan national que vis-à-vis des partenaires et bailleurs de fonds internationaux.
Etats-Unis : Pour les Etats Unis, qui ne semblent pas concernés au premier chef par la sécurité énergétique en Asie du Sud, le gazoduc TAPI est un projet stratégique parce que l’Afghanistan est désormais leur principale priorité affichée, mais également parce qu’il contribue à saper l’influence de la Russie et à contenir celle de l’Iran dans la région. L’ouverture d’une route Sud pour l’exportation du gaz turkmène constituerait un revers notable pour Moscou, dont la stratégie de conquête des marchés gaziers européens, qui se double d’un regain d’ambition en matière de politique étrangère, repose en grande partie sur l’achat à bon marché d’une grande partie de la production gazière centrasiatique. Le tarissement de cette manne mettrait la Russie dans une position délicate, en l’obligeant à effectuer les investissements coûteux qui sont nécessaires pour renforcer ses capacités de production, et à puiser dans ses propres réserves pour fournir ses clients tout en satisfaisant une demande intérieure gonflée par une utilisation irrationnelle du gaz et une accoutumance de la population à des tarifs subventionnés. D’autre part, le pipeline transafghan (TAPI) a aussi l’avantage, du point de vue de Washington, de compromettre la réalisation du gazoduc IPI (Iran-Pakistan-Inde) promu par Téhéran. Pour un coût comparable à celui du TAPI (7.4 Md$), l’IPI prévoit de relier Assuliyeh, près du gisement de South Pars, à la ville de Barmer, dans l’Etat indien du Rajasthan (soit 2 775 km). Il pourrait acheminer, à terme, jusqu’à 55 bcm/an vers les marchés indien et pakistanais, et serait opérationnel vers 2015 si les travaux commencent, comme annoncé, en 2010. Ce projet paraît plus réalisable à court terme que son concurrent, parce qu’il contourne l’instabilité afghane, et serait alimenté par des gisements dont le développement est plus avancé que ceux du Turkménistan. Néanmoins, l’administration américaine reste aujourd’hui hostile à toute démarche contribuant à diminuer l’isolement dans lequel elle cherche à maintenir l’Iran, et exerce une forte pression sur ses alliés dans ce sens. Ceci hypothèque pour l’instant sérieusement les chances du gazoduc iranien de voir le jour. Car Washington entretient une relation étroite et ancienne avec le Pakistan, et s’est, au cours de ces dernières années, rapproché de l’Inde, à travers notamment une coopération renforcée dans le secteur de l’énergie atomique. Islamabad comme New Dehli doit donc tenir compte de toutes les retombées possibles qu’aurait un soutien au projet iranien (IPI) au détriment du TAPI soutenu par les Américains.
Inde et Pakistan : Sans fermer la porte à l’Iran, l’Inde semble décidée à développer sa présence en Asie Centrale. En plus de l’accord passé avec le Turkménistan que l’on a cité plus haut, il faut signaler des tentatives de rapprochement comparables avec le Kazakhstan, ainsi que la décision d’ouvrir la première base militaire indienne, située hors des frontières du pays à Ayni, au Tadjikistan. En plus d’une volonté de diversification des approvisionnements énergétiques, ces choix reflètent le souci des autorités indiennes de ne pas se laisser encercler ni distancier par la Chine, qui a mené une politique centrasiatique particulièrement active au cours des cinq dernières années.
Le Pakistan cherche quant à lui à promouvoir son rôle de corridor économique régional à travers le projet TEC (Trade and Energy Corridor), qui repose sur un ambitieux plan de développement et de modernisation de ses infrastructures de transport (port en eau profonde de Gwadar, rénovation de la Karakorum Highway,…). Le TAPI s’inscrit dans la même logique. De plus, ce pipeline, parfois surnommé "gazoduc de la paix" pourrait constituer un vecteur de rapprochement entre ces deux pays aux relations particulièrement tendues en les associant autour d’un projet commun et en instaurant une forme d’interdépendance énergétique (le Pakistan, qui importe déjà de l’électricité d’Inde aurait en quelques sortes la main sur le robinet de gaz à destination de son grand voisin).
Turkménistan : Pour le Turkménistan, la réalisation du gazoduc transafghan (TAPI) viendrait confirmer son émancipation vis-à-vis de la Russie, que lui offre déjà la construction d’un pipeline à destination de la Chine, qui doit entrer en service en 2010, et, dans une moindre mesure, par un autre gazoduc de moindre capacité qui le relie à l’Iran depuis 1997. Pour autant, il serait excessif de voir dans cette diversification une rupture avec le "grand frère" russe.
Le Turkménistan, qui semble s’inspirer en cela de la politique étrangère dite "multivectorielle" développée par le Kazakhstan depuis l’indépendance, cherche à maintenir des relations harmonieuses avec toutes les puissances régionales de manière à maximiser les revenus de la rente gazière, sans rentrer en conflit avec aucun acteur. On observe aussi dans les choix de politique étrangère du nouveau président turkmène une volonté de se démarquer de l’attitude de son prédécesseur, qui prônait une non-ingérence absolue dans les différents dossiers régionaux et a été fortement soupçonné de jouer un rôle lucratif dans le transit de l’opium afghan vers la Russie. Ashgâbâd semble aujourd’hui décidé à tenir une place plus active dans les affaires régionales, comme en témoigne l’autorisation donnée lors du sommet de l’OTAN à Prague en avril dernier, de faire transiter sur son territoire du matériel destiné aux forces de la coalition en Afghanistan.
Concevable à long terme, la réalisation du corridor énergétique afghan paraît une fois de plus compromise à court comme à moyen terme. Les attentats qui ont frappé la ville de Bombay au début du mois de décembre et la crise diplomatique qui s’en est suivie entre New Delhi et Islamabad ont pour le moins refroidi les relations, déjà compliquées, entre les deux capitales. La perspective d’une coopération sur un projet énergétique en est ainsi repoussée, et ce, même si les négociations autour du gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde), comme d’ailleurs de l’IPI (Iran-Pakistan-Inde), se poursuivent dans un cadre multilatéral. L’année 2009 est par ailleurs politiquement chargée pour l’Afghanistan puisqu’elle verra une élection présidentielle au printemps, et l’entrée en fonction d’un nouveau président américain soucieux de concentrer ses efforts sur le dossier afghan. Des évolutions positives pour l’avenir de l’Afghanistan pourraient voir le jour dans cette période, en particulier si l’administration américaine entreprend, comme certains signes le suggèrent, de redéfinir sa politique vis-à-vis de l’Iran. Mais les conditions de stabilité nécessaires pour le lancement de grands travaux d’infrastructures sont encore loin d’être réunies.
De plus, la crise économique globale, qui touche même les économies les plus dynamiques du continent asiatique, complique la réalisation d’un projet tel que le gazoduc transfaghan à plusieurs niveaux : d’une part, elle conduit à réviser à la baisse les scénarii d’évolution de la consommation mondiale d’énergie, ainsi que les prix du gaz naturel, ce qui diminue la rentabilité et donc l’attractivité du projet. D’autre part, il devient plus difficile de réunir les financements nécessaires dans la mesure où les Etats donnent la priorité au règlement de leurs difficultés économiques immédiates, au détriment de projets tels que le TAPI dont les dividendes ne leur reviendront pas avant une dizaine d’années. Il ne faut donc pas se tromper de sens en faisant du développement du corridor énergétique afghan un instrument de stabilisation du pays, mais plutôt y voir l’une des cartes que pourra jouer Kabul sur la scène régionale, une fois le principal défi de la viabilité de l’Etat afghan lui-même réglé. C’est sur cette question-là qu’une éventuelle coopération entre les voisins de l’Afghanistan et les puissances régionales doit d’abord porter.




Source.http://www.teheran.ir/spip.php?article892

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