10 déc. 2010

Le président islandais : « on a laissé les banques tomber et on ne s’en porte que mieux »


2 décembre 2010 (Nouvelle Solidarité) – Alors que le peuple irlandais est aux prises avec le monstre financier qui menace de le dévorer, le président d’Islande, pays qui a lui aussi dû faire face à l’effondrement de son système bancaire, a déclaré qu’il valait mieux laisser les banques faire faillite pour préserver l’intérêt général. Pour l’instant, les dirigeants européens persistent à croire que pour rétablir l’économie, on ne peut pas se débarrasser des banques parasites, à l’opposé de la seule alternative qui nous reste : établir un Glass-Steagall global pour liquider les activités spéculatives et rétablir un système de crédit pour alimenter l’économie réelle.


Dans une interview avec l’agence d’information financière Bloomberg, Olafur Grimsson a dit : « La différence [avec l’Irlande] c’est qu’en Islande nous avons permis aux banques de faire faillite. C’étaient des banques privées et on n’y a pas injecté d’argent pour les maintenir ; l’Etat n’a pas porté la responsabilité de la faillite des banques privées. »
Début 2010, lorsque le gouvernement islandais a négocié avec les intérêts financiers un renflouement draconien qui fut ensuite approuvé par le Parlement, le Président Grimsson décida de soumettre cette décision à un référendum. Le peuple rejeta unanimement (93%) le plan de renflouement.
« L’Islande se porte bien mieux qu’attendu », a déclaré Grimsson. « Peut-on demander aux gens ordinaires – les agriculteurs et les pêcheurs, les enseignants, les docteurs et les infirmières – d’assumer la responsabilité de la faillite des banques privées ? Cette question, qui fut au cœur du débat dans le cas de la banque islandaise Icesave, va être la question brûlante dans de nombreux pays européens. »
En Islande, les activités en faillite furent séparées du reste des banques, ce qui permet aujourd’hui d’avoir un système bancaire au service de l’économie nationale.

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