14 déc. 2010

Une mission parlementaire pour mieux lutter contre les profanations


Lieux de cultes et cimetières sont profanés tous les deux jours en France. Une mission parlementaire a été créée pour mieux lutter contre le phénomène.


Face aux profanations de lieux sacrés, les pouvoirs publics se limitaient jusqu’à présent à exprimer consternation, condamnations orales, et solidarité pour les communautés concernées. Mais leurs réponses pourraient être à l’avenir moins
passives : Claude Bodin, député UMP du Val d’Oise et nommé la semaine dernière Président de la Mission parlementaire sur la politique de prévention et de lutte contre les profanations, souhaite « établir un recensement global des lieux profanés afin d’étudier, en lien avec les représentants d’églises et les autorités civiles, les remèdes possibles. La presse évoque régulièrement les profanations de lieux de culte. Mais les chiffres sont souvent contradictoires. L’absence de statistiques et de suivi du problème m’a poussé à proposer, en avril dernier, la création d’un groupe de travail à l’Assemblée nationale»explique-t-il.
Les dégradations de lieux de cultes et cimetières émaillent ponctuellement la presse française. La semaine dernière, 36 sépultures musulmanes (Strasbourg) et une cinquantaine de tombes catholiques (Deux-Sèvres) ont été profanées. « Une profanation a lieu tous les deux jours en France depuis 2005 » selon le Figaro du 22 septembre 2010, qui s’appuie sur une note de la direction générale de la gendarmerie nationale recensant 184 dégradations de sépultures en 2009. Toujours d’après cette note, les profanations touchent « très majoritairement des tombes chrétiennes ou des églises ».
Selon Claude Bodin, si les lieux chrétiens sont plus concernés que les autres, c’est « d’abord parce qu’il y a plus de lieux de cultes chrétiens en France que d’édifices musulmans ou juifs ». Mais le député n’exclut pas non plus une autre explication : « l’existence de groupuscules, satanistes par exemple, incitant à la provocation ou à la haine»« Toute profanation d’un lieu de culte est condamnable, qu’il soit chrétien, juif ou musulman »rappelle-t-il. « Quant aux autorités, elles font leur travail de la même façon avec tous, quelle que soit la religion touchée ». Une réponse insuffisante pour ceux qui estiment que les violations de lieux chrétiens font moins de bruit que celles visant les communautés musulmanes ou juives.

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